Les géants du PC prêts à tout pour rester dans la course

novembre 25, 2014
admin

Intel, Microsoft, mais aussi Lenovo, ou encore Asus cherchent de nouvelles voies pour se développer

Les temps sont durs pour les entreprises qui ont connu leur heure de gloire au faîte du succès des PC. Battus en brèche par les nouveaux entrants dans leur univers, ils repensent leur modèles économiques pour ne plus se laisser distancer.

L’exemple le plus récent, et aussi le plus frappant, est celui d’Intel. Le fabricant de puces a complètement raté virage des smartphones et de tablettes. Face à la concurrence d’acteurs commeQualcomm et Nvidia, dont les processeurs sont appréciés par les fabricants de terminaux mobiles, Intel a choisi une solution radicale. Il paye les constructeurs pour qu’ils utilisent ses puces. Certes, cette stratégie a un coût: un milliard de dollars de pertes en trois mois pour un million de chiffre d’affaires. Mais Intel parie sur la qualité de ses puces et estime qu’une fois que ses clients les auront essayées, ils lui resteront fidèles.

Microsoft freine les Chromebook

Donner pour fidéliser et vendre ensuite. L’idée n’est pas très différente de celle proposée parMicrosoft avec son programme «Windows with Bing». Le géant américain du logiciel a cassé les prix de Windows 8 pour les fabricants de PC. Il a aussi posé une condition à ce rabais: que ces derniers s’engagent à l’intégrer avec Bing, son moteur de recherche dans des ordinateurs vendus moins de 300 euros. Là aussi, un des objectifs est de contrer un concurrent, en l’occurrence Google et son système d’exploitation Chrome OS, qui équipe des PC généralement vendus moins de 300 euros, les Chromebook. «Avec ‘Windows with Bing’ Microsoft est parvenu à donner un coup de frein à l’expansion des Chromebook dans certains pays européens, comme la France», souffle un fabricants de PC. Microsoft a sagement positionné sa nouvelle tablette, la Surface Pro 3 à l’autre extrémité de la gamme. Elle a généré 908 millions de dollars de chiffre d’affaires au dernier trimestre, ce qui pourrait signifier que l’activité est proche de l’équilibre. L’an dernier, Microsoft avait dû passer une provision de 900 millions de dollars pour invendus. L’important est de rester dans la course.

Si les fabricants traditionnels de PC cherchent aussi la martingale gagnante, certains préfèrent renoncer. HP a une nouvelle fois annoncé sa décision de se séparer de sa branche PC. Sony et Samsung ont renoncé à fabriquer des PC pour se concentrer sur les tablettes, les mobiles, et concernant le coréen, les Chromebook. La palme de l’abandon du marché des PC revient sans doute à IBM, qui après avoir vendu ses PC et ses serveurs dits légers à Lenovo vient, à neuf ans d’intervalle, de verser 1,5 milliard de dollars à GlobalFoundries pour qu’il le débarrasse de ses usines de production de microprocesseurs. Une façon de tourner définitivement la page. De son côté, Lenovo, pourtant numéro un mondial des PC, ne jure que par les «PC Plus», une façon pudique de renommer les tablettes et les smartphones. Même virage chez Acer, qui a ajouté tablettes, smartphones, des accessoires connectés et des projecteurs à sa gamme. Cette stratégie permet au groupe d’être présent sur tous les segments de produits, avec des écrans allant de «1 à 250 centimètres». Même si Lenovo proclame que «le marché des PC n’est pas mort», l’ordinateur ne semble plus apte à assurer seul l’avenir de ceux qui ont fait son succès.