King cherche son futur Candy Crush
L’éditeur venu de Suède lance le jeu mobile et Facebook Candy Crush Soda Saga afin de relancer l’intérêt des joueurs pour sa licence, née il y a deux ans, et dont les revenus commencent à décliner.
De notre envoyée spéciale à Londres
Alors que la nuit a enveloppé Londres, le majestueux Tower Bridge, illuminé pour l’occasion de violet, se dresse pour laisser passer une embarcation pour le moins inhabituelle. Sous le regard amusé des passants, un nounours gélifié de 7 mètres de haut, trônant sur une fontaine aux eaux fuchsia, remonte la Tamise sur l’air entêtant du tube pop «I Want Candy» («Je veux des bonbons»). «Nous avons transformé la Tamise en une mer de soda!» s’amusent les équipes de King, venues fêter en ce jeudi soir le démarrage de la campagne de promotion mondiale de leur nouveau jeu,Candy Crush Soda Saga.
Mélanger bonbons et boisson riche en sucre, c’est la recette du richissime éditeur venu de Suède pour relancer l’incroyable succès de Candy Crush, qui a pu rapporter à King jusqu’à un million de dollars de bénéfices par jour. Mais n’allez pas qualifier Soda Sagade simple suite du phénomène ayant trusté durant deux ans la première place des jeux les plus joués sur Facebook et mobile. «Nous considérons Soda Saga comme le frère de Candy Crush, en aucun cas comme son remplaçant», souligne
Sebastian Knutsson, directeur créatif de King. Soda Saga propose une centaine de niveaux et cinq modes de jeu inédits: «Lorsqu’un joueur est coincé dans Candy Crush, il peut passer à Soda Saga, et vice-versa.» Le jeu, sorti sur Facebook en octobre et disponible depuis dix jours sur mobile, n’est pas pour autant un copier-coller. «Notre défi était de créer un jeu où nos fans retrouvent tout de suite leurs marques mais qui leur apporte une nouvelle source d’amusement. Si le jeu leur plaît, ils le relanceront régulièrement et dépenseront éventuellement de l’argent.»
Baisse des revenus
dernière. Les bénéfices, de 142 millions de dollars, ont, eux, fondu de 33 %. En cause, la baisse de la popularité de Candy Crush, qui, au faîte de sa gloire, a attiré jusqu’à 93 millions de joueurs par jour, et que ne compensent que partiellement les autres jeux de l’éditeur, comme Bubble Witch Saga 2 ou Pet Rescue.
Alors que les investisseurs, qui jouent au yo-yo avec le titre King depuis son introduction en Bourse ce printemps, craignent que la société ne soit qu’un épiphénomène, King plaide la patience. «Notre but est de retenir les joueurs sur notre plate-forme à long terme. C’est pourquoi nous ne cessons de sortir de nouveaux jeux», explique Sebastian Knutsson. La société, qui a lancé avec succès Candy Crush en Chine en septembre, entend d’ailleurs lancer en 2015 des titres qui ne seront ni des puzzles, ni destinés au très grand public. «Nous devons jouer sur les deux tableaux si nous voulons poursuivre notre croissance», affirme Sebastian Knutsson. Le rachat en août du studio singapourien Nonstop Games, spécialisé dans les jeux de stratégie pour mobiles, est un bon indice sur la direction que l’éditeur suédois entend suivre.