IBM veut séduire les entreprises avec son intelligence articielle

octobre 08, 2014
admin

VIDEO – Baptisté Watson, ce programme a déjà fait ses preuves dans le domaine médical ou dans celui des jeux télévisés. IBM cherche désormais à exploiter son potentiel auprès des entreprises.

Il peut nous aider à placer notre argent, conseiller un médecin pour traiter un cancer ou même inventer des recettes de cuisine. Watson, le programme informatique d’intelligence articielle développé par IBM, a élargi la palette de ses compétences. Connu pour avoir remporté en 2011 un célèbre jeu télévisé américain (Jeopardy) contre des adversaires humains, il est désormais utilisé par plus de 2000 partenaires commerciaux et dispose de son propre siège qui ouvre ce mercredi à New York.

«Watson travaille en contexte»

Watson est le représentant d’une informatique cognitive: ce programme est capable d’apprendre de ses erreurs et de s’améliorer au fur et à mesure de ses utilisations. «Il ne s’agit pas d’un logiciel déterministe, qui proposerait des réponses toutes faites aux questions posées», précise Patrice Poiraud, directeur Big Data & Analytics à IBM France. «Watson travaille en contexte: par exemple, à la question 2 + 2 il ne répondra pas nécessairement 4, selon si on parle de mathématiques ou de poker.» Watson est capable de traiter un très grand nombre de données non structurées: son domaine va donc bien au-delà des tableurs ou des bilans financiers. En plus d’avoir gagné le jeu Jeopardy, Watson a déjà été utilisé pour aider au diagnostic et au traitement de maladies dans le cadre d’un partenariat avec WellPoint, une compagnie d’assurance américaine, ou pour la recommandation d’investissement financier auprès des clients de la banque singapourienne DBS Bank.

Avec l’ouverture de son siège à New York, IBM espère élargir encore plus ces applications. Le bâtiment servira à héberger une partie des employés travaillant sur le logiciel, ainsi qu’à faciliter les échanges avec les entreprises souhaitant utiliser le programme d’intelligence artificielle. «Nous définissons les gains obtenus par nos partenaires avec Watson puis nous percevons un pourcentage de ce montant», explique Patrice Poiraud. IBM collabore déjà avec des entreprises françaises, même si son logiciel ne sera pas disponible dans notre langue avant 2015. Les sociétés intéressées ont également la possibilité d’utiliser une version gratuite mais limitée de Watson depuis le mois de septembre. «Pour chaque problème nécessitant le traitement de beaucoup de données, Watson peut aider», affirme Patrice Poiraud.

Ce centre est également une preuve de la place de plus en plus importante que prend Watson au sein de la stratégie d’IBM. L’entreprise américaine a déjà investi plus d’1 milliard de dollars (792 millions d’euros) dans le développement du logiciel qui mobilise plus de 2000 employés dans le monde. Grâce à des opérations ultra-médiatisées comme celle de Jeopardy, IBM a réussi à attirer l’intérêt du grand public comme des entrepreneurs. Jusqu’ici prouesse technique, Watson veut désormais prouver son utilité dans le monde réel.