Des Français recréent la «magie du Polaroid» grâce à une coque pour smartphone
Prynt permet à un smartphone d’imprimer une photo en trente secondes, comme un appareil photo des années 70. Sur Kickstarter, le projet a déjà recueilli huit fois plus d’argent que ce qui était nécessaire au lancement de sa production.
La photo imprimée n’est pas morte. Six jeunes Français ont eu l’idée de créer une imprimante pour smartphone, Prynt. Leur appareil prend la forme d’une coque dans laquelle on glisse un iPhone ou un Android. Une fois la photo capturée ou sélectionnée, l’impression se fait en trente secondes. Clément Perrot et David Zhang, les deux fondateurs de Prynt, ont eu cette idée lors d’une soirée, fin 2013. «Une amie avait apporté un Polaroid et l’objet attirait l’attention de tous, même s’il n’est pas vraiment de notre génération», se souvient Clément. Un mois plus tard, les deux jeunes entrepreneurs penchent sur leur projet: «on savait qu’il fallait l’adapter au smartphone», raconte-t-il. La machine était lancée. Une quinzaine de prototypes ont été créés en un an, avant d’aboutir au produit final présenté sur Kickstarter mardi dernier.
Un projet qui enthousiasme
La start-up a ainsi choisi un financement participatif pour se lancer. Moins d’une semaine après la mise en ligne du projet, près de 400.000 dollars ont été récupérés. «C’est assez incroyable», concède Clément Perrot. Les fondateurs de Prynt visaient en effet une collecte de 50.000 dollars. En septembre 2014, une levée de fonds de 130.000 euros avait déjà eu lieu à Paris auprès d’investisseurs privés pour accélérer le développement.
Début janvier, la start-up a fait le déplacement au CES de Las Vegas (Consumer Electronics Show) pour présenter sa coque-imprimante. «Ça a été l’occasion de nouer des contacts indispensables, notamment auprès des distributeurs», explique Clément Perrot. La start-up s’est aussi retrouvée sur la chaine CNN dans le best-of du CES: une belle visibilité avant le lancement de la campagne de financement.
La nouvelle vie de la photo imprimée
L’essor des appareils photo numériques et des smartphones n’a pas complètement éclipsé la photo imprimée. De nombreux accessoires et services sont apparus pour donner une seconde vie au classique papier photo, toujours apprécié pour immortaliser des souvenirs. LG, par exemple, commercialise depuis 2013 une imprimante portable, la Pocket Photo. Elle fonctionne en NFC ou en Bluetooth et coûte aux alentours de 130 euros. Des services se sont aussi lancés sur le créneau, comme Polabox. Son application permet de faire imprimer ses photos dans quelques formats au choix et de se les faire envoyer chez soi. Cette forme de concurrence n’inquiète pas Clément Perrot. «La compétition est nécessaire, elle prouve aussi qu’il y a un vrai marché», explique le jeune entrepreneur.
«Avec notre appareil, on cible principalement la population dite hipster, mais aussi les nostalgiques qui ont connu la grande époque du Polaroid», déclare le cofondateur de la start-up. Son produit sera disponible à la fin de l’été dans le monde entier, pour un prix avoisinant les 140 euros. Les recharges de dix feuilles de papier coûteront, elles, environ 5 euros.