La montre qui apprend à se passer de son smartphone
L’Apple Watch sert à téléphoner, à recevoir des messages et à y répondre, à exécuter des applications et à se maintenir en forme.
Dictez pour répondre aux SMS
Consulter les rendez-vous à venir, suivre un itinéraire sur un plan, lire ses messages ou s’informer de la météo se résume à lever le poignet et à glisser le doigt sur l’écran de l’Apple Watch. L’arrivée d’un SMS se signale par une petite tape sur le poignet accompagnée d’un petit son métallique. On jette un coup d’œil sur la montre pour en prendre connaissance, et il suffit de baisser le bras pour l’archiver ou de tapoter sur l’écran pour y répondre. Dictez votre texte, sans utiliser le smartphone, et il sera retranscrit sous forme de message. Et ça marche très bien. A condition de dicter aussi la ponctuation. Il faut prononcer «point d’interrogation» pour que ce signe apparaisse à la fin de la phrase. Dommage, il est impossible de corriger un message transcrit. Du coup, il faut parfois se résoudre à envoyer des fautes d’orthographe On peut aussi choisir de répondre en envoyant un émoticon (une expression illustrée par une caricature animée) ou encore de sélectionner une des réponses proposées par défaut: «Oui», «Non», «J’arrive», etc. Mieux: les propositions s’adaptent en fonction du message reçu. Si ma femme m’écrit: «Ce soir, on commande un repas chinois ou italien?», la montre affiche parmi les réponses possibles: «Chinois» et «Italien». Ne reste plus qu’à valider l’une des deux, sans avoir à saisir de texte. Et ça marche aussi avec trois propositions, si on ajoute la virgule, par exemple: «Tu préfères aller au cinéma, au restaurant ou les deux?». Enfin, si on communique avec d’autres utilisateurs d’Apple Watch, on peut leur transmettre des petits dessins tracés directement sur la montre, et même des battements de cœur
Répondre aux appels
Utiliser l’Apple Watch au quotidien permet aussi de rater moins d’appels: même si le téléphone est enfoui au fond d’un sac, que sa sonnerie est désactivée ou étouffée par le brouhaha ambiant, la petite vibration sur le poignet accompagnée d’un signal sonore vous prévient qu’un correspondant cherche à vous joindre. Le summum: on peut répondre avec la montre puisqu’elle est équipée d’un microphone et d’un haut-parleur. L’idéal est de la rapprocher de la bouche, donc de garder le bras levé, ce qui devient un peu fatiguant au bout de quelques minutes. Mais la conversation reste très audible. Les correspondants entendent bien, même si le haut-parleur de l’Apple Watch semble dérisoire, leur voix reste intelligibl
Si la montre permet de consulter les e-mails reçus, de manière assez lisible en dépit du petit écran, elle ne permet pas d’en envoyer. Il faudra pour cela passer par l’iPhone. En outre, elle a du mal à décoder certains messages: parfois, seul le titre apparaît et une indication suggère de lire l’original sur l’iPhone. Mêmes limites avec les pièces jointes. La montre peut afficher des photos envoyées à part, mais pas les images insérées dans un message ni les PDF.
La santé comme un jeu
La majorité des fonctions s’activent à partir des boutons ou de l’écran, mais la reconnaissance vocale simplifie bien les choses. Il suffit de prononcer «Dis, Siri!» pour qu’apparaisse l’assistant vocal, prêt à interpréter les instructions de l’utilisateur comme sur l’iPhone. «Lance Plans», «Réveille-moi à 7 h 30», «Préviens Marion que je serai en retard», etc. On peut aussi appeler un contact, demander l’affichage d’un trajet ou programmer une alarme.
Même sans être obsédé par sa condition physique, on s’amuse à découvrir les calories qu’on a brûlées, à faire quelques mouvements toutes les heures pour augmenter son score et à prendre connaissance des statistiques en forme de spirale colorée qui évoluent au cours de la journée.
L’Apple Watch se révèle plutôt généreuse en autonomie. Nous avons constaté que sa batterie tient largement plus d’une journée, et même jusqu’à deux jours si on ne cherche pas à l’épuiser. Elle affichait encore 20 % de charge après 48 heures, pendant lesquelles nous avons regardé l’heure comme on le fait sur une montre normale, reçu des SMS et quelques notifications de Twitter, répondu à des messages en utilisant la dictée vocale, consulté les statistiques de santé, testé le capteur de rythme cardiaque, affiché les prévisions météo, et même téléphoné en main libre. Une fois la batterie épuisée, il suffit de poser la montre sur son chargeur, une pastille magnétique reliée à un long câble d’alimentation. En deux ou trois heures, elle a refait le plein d’énergie.
Contrairement à ses concurrentes, l’Apple Watch n’est pas un gadget destiné aux ultra-connectés. Au contraire. Sa mission est de filtrer les informations que nous recevons sur le téléphone pour ne présenter que l’essentiel, de manière à cesser de rester le nez collé à l’écran du smartphone. Avec des résultats concluants, puisqu’en utilisant la montre, on utilise moins son iPhone Et ce n’est pas si mal!