Chromebit, Raspberry, Paperweight : ces ordinateurs qui tiennent dans la main
Google a lancé le Chromebit, un ordinateur pas plus gros qu’une clé USB. Grâce aux progrès de la miniaturisation, les fabricants proposent des produits toujours plus petits et toujours moins chers.
Votre smartphone va bientôt paraître énorme. Google vient de dévoiler son Chromebit, un ordinateur de la taille d’une clé USB. Connecté à un écran ou une télévision, il propose les mêmes fonctions que les Chromebooks (les ordinateurs portables de Google). On peut également y connecter clavier et souris, via Bluetooth ou USB. C’est donc une minuscule unité centrale que propose Google pour moins de 100 dollars.
Avec le Chromebit, l’entreprise californienne rejoint Dell et Intel, qui proposent déjà des produits similaires. C’est le dernier exemple de la miniaturisation croissante des ordinateurs, sur laquelle Google travaillait déjà avec ses Chromebooks, eux aussi très abordables. Mais pour proposer des machines toujours plus petites et toujours moins chères, il faut faire quelques sacrifices.
Des machines réduites au strict nécessaire
Cette miniaturisation est d’abord permise par un dépouillement des machines. La plus dénudée d’entre elles est sûrement le Raspberry Pi 2, l’ordinateur à 30 euros créé par l’entrepreneur britannique Eben Upton. Il s’agit d’un simple circuit imprimé sur lequel sont agglomérés les composants les plus essentiels d’un ordinateur. Ni écran, ni souris, ni mémoire. Il faut acheter une carte SD, comme pour un appareil photo ou certains smartphones.
Le Chromebit possède, lui, une mémoire de 16 Go. C’est peu: les ordinateurs classiques embarquent plusieurs centaines de gigaoctets. Pour y remédier, Google s’appuie sur le cloud. Le stockage en ligne permet de pallier la faible mémoire de ces nouveaux ordinateurs. C’est le pari de Chrome OS, le système d’exploitation de Google, basé entièrement sur des applications Web.
Le plus gros défaut de ces machines reste leur manque de puissance. Elles permettent d’effectuer des tâches basiques (navigation Web, vidéo, traitement de texte), mais ne conviennent pas aux amateurs de jeux vidéo ou aux professionnels qui utilisent des logiciels gourmands en ressources.
Afin de combler ces lacunes, des solutions mêlant performance et taille réduite sont apparues. La start-up new-yorkaisePaperspace propose ainsi, contre un abonnement mensuel (à partir de dix dollars par mois), d’accéder à un puissant ordinateur virtuel depuis un navigateur Web. Comme sur un ordinateur normal, l’utilisateur envoie des commandes avec sa souris et son clavier. Mais ensuite, ce sont les serveurs de Paperspace qui se chargent d’effectuer ces commandes à la place de l’ordinateur, puis lui renvoient les informations sous
forme de flux vidéo. Grâce à cela, des logiciels de montage vidéo ou de création 3D, qui requièrent normalement des configurations robustes, peuvent êre utilisés depuis de légers ordinateurs portables. «Si votre ordinateur est assez puissant pour regarder une vidéo sur Netlifx, ce qui est le cas d’à peu près toutes les machines actuelles, alors vous pouvez utiliser Paperspace», résume son cofondateur Daniel Kobran. Seule contrainte: posséder une connexion Internet supérieure à 15 mégabits par seconde pour éviter une trop grande latence. En France, la vitesse moyenne n’est que de 6,6 Mbps.
Paperspace a également lancé Paperweight, un outil similaire au Chromebit, pour retrouver son ordinateur virtuel depuis n’importe quel écran. Actuellement en phase de beta fermée, Paperspace devrait s’ouvrir progressivement au public, jusqu’à une sortie officielle en septembre.