Les tablettes en pleine crise de croissance
VIDÉO – Finalement, les tablettes ne sont pas le Graal attendus par les analystes. La croissance annuelle ne sera que de 15 % à 20 % d’ici à 2018.
Le marché des tablettes a à peine plus de quatre ans, et il est déjà en pleine crise de croissance. Cette année, les ventes de tablettes dans le monde représenteront 10 % des ventes totales de terminaux mobiles (smartphones, PC portables, mobiles, hybrides…), selon le cabinet Gartner. Les smartphones règnent en maîtres: 1,8 milliard seront vendus, contre 229 millions de tablettes et 314 millions de PC.
Conccurence des «phablettes»
Finalement, les tablettes ne sont pas le Graal attendus par les analystes. La croissance annuelle ne sera que de 15 % à 20 % d’ici à 2018. Loin des 50 à 100 % de croissance annuelle constatée entre 2010 et 2013. Le premier concurrent de la tablette est le smartphone. Avec des écrans toujours plus grands et offrant de bonnes résolutions, des processeurs plus rapides, les grands smartphones, aussi appelés «Phablets» (la contraction de tablette et smartphone) empiètent sur le segment des petites tablettes. Autre atout des phablets, elles sont aussi commercialisées par les opérateurs télécoms, ce qui leur donne accès à un réseau de distribution beaucoup plus large que celui de l’informatique classique.
À l’autre extrémité de la gamme, les tablettes sont aussi concurrencées par les ordinateurs. Les ventes de tablettes n’ont pas encore dépassé celles des PC. Pire, les nouveaux types de terminaux, les hybrides ou les convertibles (des tablettes dotées de clavier amovibles ou rétractables) viennent les bousculer. Les ventes de PC portables tendent à repartir. Les efforts des constructeurs finissent par payer, avec la mise sur le marché d’ordinateurs plus fins, plus légers, silencieux comme des tablettes et qui démarrent quasi instantanément: les ultraportables (Ultrabook chez Intel). En outre, les entreprises rechignent encore à troquer leurs PC sous Windows contre des tablettes.
Guerre des prix
D’autres vecteurs expliquent l’essoufflement du marché des tablettes. Le taux de renouvellement d’une tablette est plus proche de celui d’un PC – changé tous les quatre à cinq ans – que celui d’un smartphone, changé tous les dix-huit mois en moyenne. Le marché est déjà mature dans certains pays. Plus de 60 % des foyers américains sont déjà équipés de tablettes. Il ne s’agit déjà plus d’un marché de premier équipement, mais de renouvellement, nettement moins porteur.
Le marché des tablettes n’en reste pas moins clé pour Apple, qui en détient encore 37 %. Il l’a inventé avec le lancement de l’iPad en 2010. Depuis, la marque californienne en a vendu plus de 225 millions. Mais Apple lui-même est bousculé par la concurrence. Tous les fabricants de PC se sont engouffrés sur ce marché, qui a aussi attiré de nouveaux entrants prestigieux, comme Samsung ou Amazon avec son Kindle Fire. La concurrence s’est ruée sur Android, le système opérationnel de Google. Les tailles de tablettes se sont multipliées, avec des écrans de 7 et 8 pouces (contre 10 pouces pour un iPad). Conséquences, les prix des tablettes ont été tirés vers le bas et l’offre à moins de 400 euros a explosé, alors qu’il faut débourser au moins 489 euros pour un iPad Air et 299 euros pour un iPad mini.
À l’autre bout du spectre, une autre catégorie est en train de voir le jour, celle avec des écrans de grande taille. Samsung a ouvert la voie avec sa Galaxy Tab Pro, suivi par la Surface Pro 3 de Microsoft et la Yoga Tab 3 Pro de Lenovo. Elles se veulent à la fois des outils professionnels, capables d’effectuer plusieurs tâches à la fois, et des écrans pour le divertissement, assimilables à une télé d’appoint.