Facebook prépare une application de discussion anonyme
Le réseau social s’apprête à lancer une nouvelle application mobile pour permettre ses utilisateurs d’échanger sur des sujets qu’ils ne souhaitent pas aborder sous leur vrai nom.
Officiellement, Facebook est «un endroit où l’on utilise sa véritable identité». Derrière les discours, c’est une autre histoire. D’après le New York Times , le réseau social de Mark Zuckerberg s’apprête à dévoiler une nouvelle application mobile permettant des échanges anonymes. Grâce à ce programme, les utilisateurs de Facebook pourront utiliser des pseudonymes afin de discuter de sujets qu’ils ne souhaitent pas aborder sous leur vrai nom. Le projet est piloté par Josh Milller, ancien PDG de Branch, une start-up rachetée en janvier par Facebook spécialisée dans les discussions de groupe en ligne. Cette nouvelle application sortira dans les prochaines semaines.
«On a besoin d’une identité récurrente»
Contacté par le New York Times, Facebook n’a pas souhaité commenter ces informations. Quelques heures après la publication de l’article, Josh Miller a néanmoins distillé quelques indices sur ce nouveau projet. «Il est difficile de construire une communauté dans laquelle on a envie de revenir si elle n’est pas fréquentée par des habitués. On a besoin d’une identité récurrente», estime Josh Miller, ce qui laisse supposer que l’application utilisera des pseudonymes.
Par ces indications vagues, l’ancien PDG de Branch souhaite prendre ses distances avec des applications reposant sur l’anonymat. C’est le cas de Secret, un programme pour mobile qui permet à ses utilisateurs de partager des messages non signés avec leurs contacts et qui a déjà été accusé de favoriser le cyberharcèlement. «Les applications d’anonymat entre amis ou camarades de classe encouragent les ragots», affirme Josh Miller. «Nous devons encourager des utilisations plus positives grâce au design du produit.»
Ce n’est pas la première fois que Facebook s’intéresse à l’anonymat ou le pseudonymat en ligne. Malgré une ligne officielle qui encourage l’utilisation de l’identité réelle, l’entreprise a déjà fait quelques entorses à ses règles. Slingshot, son application de partage de photos éphémères pour mobile, permettait à ses utilisateurs d’utiliser un pseudonyme. Cette dernière était largement inspirée de Snapchat, une autre application que Facebook avait tenté de racheter à grands frais sans succès. Après cet échec, Mark Zuckerberg avait salué le capacité de Snapchat d’avoir su créer «un endroit où les gens peuvent partager certaines choses qu’ils ne pouvaient pas partager auparavant».